Apparues au XIXe siècle, les sociétés de bibliophilie se répartissent en deux catégories : certaines sont avant tout des groupements de collectionneurs de livres, principalement anciens, qui peuvent occasionnellement avoir une activité éditoriale, essentiellement centrée sur l'histoire du livre.
D'autres sont des associations d'amateurs de livres, principalement illustrés, qui éditent, exclusivement pour les membres de la société, des livres dont ils choisissent le texte, déterminent la réalisation et commandent l'illustration à un artiste contemporain.
Dès l'origine, les sociétés éditrices adoptent généralement des usages identiques : elles sont dirigées par un bureau, où la personnalité de leur président est souvent déterminante. Un comité éditorial définit les caractéristiques du livre qui sera publié, et un ou deux commissaires sont chargés de sa réalisation. L'ouvrage est tiré sur beau papier avec une typographie choisie en un nombre d'exemplaires restreint, tous hors commerce, fixé en fonction du nombre des sociétaires, auxquels peuvent s'ajouter quelques exemplaires dont la destination est précisée par avance. La mise en oeuvre et la fabrication du livre sont essentiellement financées par les cotisations des membres, qui reçoivent chacun un exemplaire. Le nom de chaque sociétaire est habituellement imprimé dans le livre dont la première page est signée par l'artiste l'ayant illustré. Les membres se réunissent périodiquement, souvent pour des déjeuners ou dîners. Il est alors de tradition d'imprimer des menus illustrés par l'artiste choisi pour le livre présenté à cette occasion. Des suites des gravures ou lithographies accompagnent habituellement le livre. Ces suites ou les dessins ou encres originaux de l'artiste sont proposés à l'acquisition des sociétaires à l'issue de l'assemblée générale annuelle.
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